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Cérémonies du 11 novembre 2022 - Le discours de Jacques Arnoux.

"Mesdames et Messieurs les représentants des associations d’anciens combattants,

Messieurs les Porte-drapeaux,

Mesdames et Messieurs les représentants des forces armées, de la sécurité publique et de la sécurité civile,

Mesdames et Messieurs les élus,

Madame la conseillère départementale,

Chers enfants du conseil municipal jeunes et des écoles,

Mesdames et Messieurs,

 

Il y a plus d’un siècle, l’Armistice de la première guerre mondiale était signé.

 

Avant même les premières lueurs matinales, dans un wagon aménagé en bureau pour Foch, des pages historiques se griffonnaient dans la clairière de Rethondes, dans la forêt de Compiègne. Il était 5h15, nous étions le 11 novembre 1918. Quelques heures plus tard, à 11h00, le «cessez-le-feu» sonne sur tout le front mettant un terme à plus de quatre années de guerre.

 

Dans toute la France, les cloches sonnent à la volée. La première guerre mondiale venait de prendre fin. Durant les 1 566 jours que dura cette guerre, 8 millions de soldats combattirent sous les couleurs de notre drapeau, aucun d’entre eux ne revint totalement indemne. Des centaines de milliers furent blessés dans leur chair comme dans leur âme. 27 % des hommes entre 18 et 27 ans sont morts côté français. C’est dire si peu de familles françaises ont été épargnées. Cinq millions et demi de victimes civiles et militaires, dont un million quatre cent mille morts, 10 % de la population active détruite. Notre commune elle-même a payé un lourd tribut à celle qu’on pensait alors être la « der des ders ». 133 hommes de nos cinq villages sont morts au cours de ce conflit ou des suites de leurs blessures sur une population, à l’époque, d’environ 3 250 personnes.

 

Aujourd’hui, en ce 11 novembre 2022, célébrer la fin de cette guerre, c’est d’abord et toujours commémorer, 104 ans plus tard, la fin d’un conflit qui fût alors, ne l’oublions jamais, au début du 20ème siècle, le plus terrible et le plus meurtrier de l’Histoire du Monde. Célébrer le 11 novembre, c’est donc toujours, 104 ans plus tard, fêter le jour où, enfin, une sanglante guerre s’est arrêtée, le jour où on a pu espérer que cette première guerre mondiale serait aussi la dernière, car malheureusement, on n’imaginait pas qu’elle ne faisait que s’interrompre et que l’horreur recommencerait deux décennies à peine plus tard.

 

Le 11 novembre 1918, fut un jour certes de joie, mais une joie altérée par les millions de victimes décédées, blessées ou infirmes dont les familles resteraient marquées à jamais. Rappelons-nous toujours enfin que si le 11 novembre 1918 avait été un jour de Victoire pour la France et ses Alliés, le conflit qui se terminait avait été une défaite pour toute l’Europe. C’était, en effet, un premier coup terrible qui lui avait été porté en prélude d’un second qui, 21 ans plus tard, devait sonner la fin de sa primauté dans le Monde.

 

Que nous disent ces monuments aux morts que l’on retrouve dans presque chaque village de France ? Ils nous disent qu’il n’existe pas de peuple supérieur aux autres, pas de terres promises à quelques-uns. Ils nous disent qu’à l’issue d’une guerre il n’y a ni vainqueur ni vaincu, il n’y a que des sols sanglants, des champs de batailles meurtris par les guerres, où demeurent les dépouilles des êtres humains et finalement de l’humanité.

 

Depuis plusieurs années, la guerre de 14-18 est complètement entrée dans l’Histoire puisque tous les anciens combattants de cette guerre, ainsi que leurs proches et les témoins de l’époque, ont disparu et cela a donné à notre génération davantage encore de responsabilités. C’est à nous, en effet, qu’il appartient maintenant d’entretenir le souvenir de toutes les victimes et de leurs familles. Et nous savons bien qu’il ne suffit pas pour cela de lire les longues listes de noms gravés dans la pierre de nos Monuments aux Morts. Il nous faut, en permanence, aller plus loin, associer le souvenir des victimes et la connaissance des causes, des circonstances et des conséquences de cette guerre… C’est un devoir de mémoire vital pour notre avenir.

 

Dans la période que nous vivons où l’on voit resurgir de nombreuses tentations nationalistes dans les pays d’Europe et dans notre propre pays, il est plus que nécessaire, il est impératif d’expliquer inlassablement comment des conflits nationalistes locaux ont évolué en un conflit mondial. Il faut expliquer que le patriotisme c’est le contraire du nationalisme, ce nationalisme qui ne peut conduire qu’à la guerre, qui nous a conduit à la guerre, qu’aimer son pays ne signifie pas haïr les autres.

 

Comme beaucoup d’entre nous, je le répète souvent, je fais partie de ces générations qui ont eu la chance d’arriver à l’âge qui est le mien sans connaître personnellement la guerre.

 

Cela nous donne des responsabilités particulières humaines et morales à l’égard des générations qui, les unes après les autres, ont vu leurs rangs décimés sur tous les champs de bataille. Cela nous engage collectivement à l’égard de ceux de nos concitoyens qui, aujourd’hui encore, risquent leur vie, et pour certains la perdent, sous l’uniforme de nos armées et au nom de la France. Cela me donne une nouvelle fois l’occasion de saluer le travail exceptionnel de nos forces armées, qui combattent l’ennemi à travers le monde pour que nous vivions en Paix dans notre pays. J’associe à ces remerciements les services de gendarmerie, de police, de sécurité civile, ainsi que nos sapeurs-pompiers, qui nous protègent au quotidien au péril de leur sécurité, et malheureusement parfois au péril de leur vie. Combattants de la Paix, combattants pour notre sécurité intérieure et pour nos sécurités extérieures, ils se battent et parfois meurent, prenant ainsi leur place dans la douloureuse continuité des victimes dont nous célébrons la mémoire.

 

Dans un monde où de nouveaux dangers nous menacent sur le plan militaire, face à tous les actes de terrorisme, mais aussi sur les plans économiques, financiers, technologiques, et environnementaux, il nous faut rester vigilants et déterminés dans la défense de nos valeurs et de nos libertés.

 

Comment, en ce jour de commémoration de la fin d’un conflit ne pas évoquer le conflit russo-ukrainien, dont le terreau est cultivé depuis de nombreuses années par des intérêts politiques, mais aussi par des stratégies géopolitiques visant les démocraties occidentales et surtout par une indéniable mégalomanie. Ce conflit entre dans son 264ème jour d’invasion de l’Ukraine par les forces armées russes. De par sa proximité en Europe et son déroulement, cette guerre n’est pas sans rappeler ce que purent vivre nos aïeux au cours des deux dernières guerres.

 

Nous ne pouvons rester indifférents devant l’horreur que subit le peuple ukrainien. Luttons par toutes formes de soutien, par l’expression de notre solidarité. Aussi humble soit-elle, L’addition de nos actions doit contribuer à lutter contre toutes les formes de violence et à soutenir les victimes.

 

Lorsque l’on bombarde des hôpitaux, des théâtres, des écoles, des gares où se rassemblent des êtres humains, on commet des crimes de guerre. Si ces bombardements sont effectués avec l’objectif de tuer un maximum d’hommes, de femmes et d’enfants parce qu’ils sont Ukrainiens, alors il s’agit d’un génocide, d’un crime contre l’humanité.

 

Le 11 Novembre est devenu un jour de mémoire. Votre présence citoyenne ce matin témoigne de votre attachement à cette commémoration, et je m’en réjouis. La France d’aujourd’hui ne peut et ne doit en effet pas oublier la somme d’héroïsme, de courage surhumain de nos soldats d’alors, ni les souffrances de leur famille, ni la solidarité extraordinaire qui s’est faite jour dans les tranchées comme dans l’ensemble du pays.

 

Les leçons de l’Histoire sont infinies. Nous savons bien que la paix n’est pas seulement un état de fait caractérisant les relations internationales. La paix est la traduction d’un effort permanent de chacun des hommes pour que disparaissent la haine, les conflits et les morts qu’ils entraînent.

 

En ces instants, au souvenir des évènements passés et aux prises avec les épreuves de notre temps, nous nous rappelons que c’est tout un peuple, uni et solidaire, qui fit la guerre, qui la supporta et en triompha.

 

Il nous revient aujourd’hui plus que jamais la responsabilité d’être des passeurs de mémoire.

 

Vive notre République Française !

Vive la France !

Vive une Europe unie et solidaire !

Et vive la Paix !"

 

                                                                                                          Jacques ARNOUX

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